Conseil Municipal de Saint-Mandé du 30 Janvier 2013

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CONSEIL MUNICIPAL DU 30 JANVIER 2013

INTERVENTION GUY MONTAGNON

Monsieur le Maire, mes chers Collègues,

Puisqu’il s’agit dans ce point N°1 de cet ordre du jour, de voter ou non, le maintien de Claire Pallière et de moi-même dans nos fonctions d’adjoint, je souhaite, compte tenu du caractère exceptionnel de la situation, et du fait qu’elle nous touche personnellement, vous donner les explications que vous êtes légitimement en droit d’attendre avant de vous prononcer.

Tout d’abord, je peux vous assurer que la constitution d’un groupe ne résulte pas d’une décision brutale et irréfléchie, mais bien d’une réflexion qui a duré de nombreux mois, et dont nous avons entretenu Monsieur le Maire, soit dans des rendez-vous que nous avons sollicités, soit au travers de nombreux messages, sur de multiples points concernant la gestion de la ville.

Un certain nombre d’élus importants de la ville siégeant ce soir avec nous, ont participé à ces échanges ,et étaient donc informés de nos critiques qu’ils ont partagées.

J’aimerais également ajouter que notre décision n’a fait l’objet d’aucune tractation avec je ne sais quelle officine politique, comme j’ai commencé à l’entendre ici où là, c’est une décision individuelle.

De quoi s’agit-il en vérité :

  • de la gouvernance de la ville qui s’est beaucoup dégradée, et qui provoque aujourd’hui des dysfonctionnements graves dans la vie quotidienne de la collectivité.

Il n’a échappé à aucun d’entre vous, Chers Collègues, que le périmètre d’intervention des collectivités locales s’est considérablement accru avec le temps.

Qui y a-t-il de commun entre la gestion du Saint-Mandé d’aujourd’hui et celle qu’ont connue nos prédécesseurs ?

Les problématiques sont devenues très complexes et nécessitent beaucoup d’échanges, un exécutif à temps complet ainsi que des expertises solides en interne et des appuis extérieurs.

Comme dans toute institution moderne la confrontation des idées et des propositions doit précéder la décision, qui appartient au Maire « in fine », ce qu’aucun d’entre nous ne conteste. Or sur ce point, je suis désolé de vous dire Monsieur le Maire que nous ne sommes pas un modèle : décisions prises autocratiquement, sans concertation avec les élus concernés, et sans même prendre le soin de les avertir.

Nous avons malheureusement constaté de plus en plus que votre discours n’était plus en adéquation avec les décisions prises

J’ai pourtant, avec d’autres, beaucoup tenté pour modifier les choses, mais les résultats sont bien faibles.

Bien sûr, ce type de fonctionnement nécessite beaucoup d’investissement en temps et c’est peut-être ce qui vous a manqué, compte tenu de vos nombreuses responsabilités politiques

Un exemple parmi bien d’autres qui est au cœur de mes

responsabilités :

la préparation de notre budget, qui est un moment privilégié d’échanges, de mises en perspective et de contrôle

Dès ma prise de responsabilité aux finances, j’ai souhaité préparer le budget en instituant, avec tous les élus et l’administration des réunions de travail afin que chacun puisse s’exprimer et puisse prendre en compte les grandes orientations de la ville.

Sur les sujets qui faisaient débat, j’ai sollicité point par point votre arbitrage, vous proposant avec insistance que cet arbitrage final se fasse en présence de votre exécutif et des chefs de service concernés.

Vous n’avez pas donné suite, laissant l’ensemble des élus dans l’ignorance de vos motivations.

C’est dommage car vos décisions, expliquées en toute transparence auraient donné une force et une autorité considérable à vos choix.

Si tout cela révèle un déficit chronique d’animation de l’équipe municipale, cela n’est pas sans influence sur l’administration dont vous êtes le chef.

Pour avoir été très présent à la Mairie, je me dois de vous dire, Monsieur le Maire que l’ administration municipale ne va pas bien, et dans certains secteurs elle est même en souffrance.

  • du repli de la ville sur elle-même

Je regrette également, que, malgré nos recommandations, vous n’ayez pas souhaité développer, d’une manière concrète, les échanges et le travail en commun avec les collectivités qui nous entourent.

Nous savons que vous êtes réticent, pour ne pas dire plus, à une démarche d’intercommunalité. (le livre noir de l’intercommunalité) qui pourtant s’est développée, me semble t-il avec succès, dans les villes de notre entourage immédiat : Charenton-Saint Maurice, Nogent-Le Perreux…

Compte tenu du contexte de crise, de la raréfaction de l’argent public, une ville comme Saint-Mandé aura –t-elle demain la possibilité de prospérer , sans un minimum de mutualisation de ses services ? Il devient évident, que comme dans le milieu de l’entreprise, en dessous d’une taille minimum, la situation est menacée .

Le combat d’arrière-garde qui est mené aujourd’hui, aura, je le crains une conséquence sur notre avenir. A force de n’avoir pas choisi, nous nous ferons imposer des alliances non souhaitées . Dommage pour ce projet si fondamental pour la ville dont vous auriez dû être le porteur emblématique .

  • la maîtrise des dépenses

Enfin sur la maîtrise de nos dépenses, si beaucoup a été fait , je me suis personnellement employé avec d’autres à optimiser les coûts, j’estime que la volonté et le courage ne sont plus à la hauteur des défis qui s’annoncent.

Beaucoup trop de projets non prioritaires, s’accumulent sans que l’impact économique et l’intérêt pour la population soient véritablement mesurés, et sans que le contrôle en soit assuré.

Comme vous le dites dans vos discours, il faut préserver l’essentiel : les fonctions régaliennes qui apportent un vrai service à nos concitoyens.

Nous aurons l’occasion de nous expliquer sur ce sujet pendant la dernière année du mandat.

MON BILAN

Enfin mes Chers Collègues, puisque vous allez vous prononcer sur notre cas, je souhaite vous rappeler, en quelques mots, mon bilan en tant qu’Adjoint aux finances et à la culture.

Dans le domaine de la culture

Je remercie tout d’abord Gilles CLERC RENAUD pour notre travail d’équipe très fructueux. J’ai, en effet, souhaité l’associer à nos projets, car je pense que c’est la meilleure manière de préparer l’avenir

Je ne vais pas m’étendre, sauf à dire que nos institutions : Médiathèque, Conservatoire, Musiques actuelles sont appréciées des Saint-Mandéens. Il suffit d’en examiner la fréquentation. Mon implication dans ces institutions culturelles de la ville fût totale et quasi quotidienne, y compris dans les moments de crise. Ainsi, comme je le souhaitais personnellement, ces institutions sont devenues de vrais lieux de vie où les rencontres se multiplient avec une volonté de s’ouvrir vers l’extérieur.

Si un projet de conservatoire avec des activités mutualisées voit le jour, j’y aurais, je pense, apporté ma pierre.

La saison culturelle, qui n’existait pas, a permis pour le spectacle vivant de faire venir des artistes de qualité. Il en est de même pour les manifestations d’Art Plastique.

Tout ceci, dans le cadre d’une enveloppe budgétaire parfaitement maîtrisée.

Dans le domaine financier

Je me dois quand même de vous rappeler qu’en 2008, lorsque j’ai pris la responsabilité de ce secteur, la ville présentait un déficit financier de

1,5 million d’Euros. J’ai donc proposé à Monsieur le Maire d’établir un plan sur 3 ans pour résorber cette situation. Malgré la crise, les dotations en diminution, nous avons pu atteindre un autofinancement de plus de 2 million d’Euros en 2010 et 2011. Ce qui nous place enfin dans une référence de saine gestion.

S’agissant de l’optimisation des choix budgétaires, je remercie Guy ARLETTE, qui dans le cadre de sa délégation, aujourd’hui supprimée, a produit en 2011 sous mon couvert un rapport d’orientation : Monsieur le Maire vous n’y avez jamais répondu.

J’ajoute également que l’endettement de la ville a sensiblement diminué, ce qui sera dit dans le débat d’orientation budgétaire tout à l’heure, et je précise à nouveau que tous les emprunts négociés depuis 2008 l’ont été avec des taux fixes, donc totalement sécurisés pour la ville.

Le rapport de la trésorerie municipale, qui sera bientôt disponible, illustre parfaitement mes propos.

Pour finir, je dois vous dire, mes chers collègues, que j’ai vécu avec passion ces dix années en charge de la culture, et ces cinq années en charge des finances.

Je ne regrette pas d’avoir arrêté ma carrière professionnelle plus tôt que prévu pour me consacrer entièrement aux missions qui m’avaient été confiées dans le cadre de mes délégations. Je quitte cependant mes responsabilités avec une certaine tristesse, mais riche de relations humaines que j’ai tissées au cours de ces dernières années.

Je vous remercie, Cher Collègue, de m’avoir accordé votre attention.

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